Menstruations et Covid 19

Les règles ne sont pas un signe de maladie ni un symptôme de la Covid-19

Les règles sont un phénomène sain et normal. Elles ne sont pas un signe de maladie. Cependant les restrictions de déplacements liées à la pandémie ainsi que la fermeture d’établissements de santé affectent l’accès aux services de santé sexuelle et procréative, y compris pour les problèmes de santé liés à la menstruation, comme l’endométriose ou les migraines.

Les retombées économiques de la pandémie limitent l’accès aux produits d’hygiène menstruelle, et le stress induit par cette pandémie peut affecter les cycles menstruels, ainsi que les effets physiques et émotionnels pénibles qui y sont liés (syndrome prémenstruel).

Pendant cette pandémie, il est fondamental d’assurer l’accès des personnes menstruées aux structures, aux produits et à l’information dont elles ont besoin pour protéger leur dignité, leur santé, et leur bien-être. 

Les responsables politiques doivent assurer que ces produits d’hygiène menstruelle restent disponibles.

Les ruptures de stocks et les perturbations des chaînes d’approvisionnement peuvent empêcher l’accès des communautés aux serviettes hygiéniques, tampons et autres produits d’hygiène menstruelle.

Ces produits (serviettes, tampons, coupes menstruelles, serviettes lavables, médicaments contre la douleur, savon) sont une priorité pour la santé, la dignité et le bien-être de toutes les personnes menstruées.

Les personnels soignants doivent avoir accès aux produits d’hygiène menstruelle, et la possibilité de changer leur protection ou veiller à leur hygiène régulièrement

En Afrique, les femmes représentent environ 76 % du personnel infirmier (sources : situation du personnel infirmier dans le Monde de l’OMS – OMS). Durant cette pandémie, les personnels soignants travaillent beaucoup et très dur, sous une pression accrue. Le personnel de santé a ainsi alerté sur ses besoins non satisfaits en matière d’hygiène menstruelle, un élément qui pourrait avoir un impact sur la réponse à la pandémie.

Les personnels soignants ont non seulement besoin d’un accès aux produits d’hygiène menstruelle, mais doivent aussi avoir le temps, les infrastructures et les ressources nécessaires pour veiller à leur hygiène menstruelle. C’est particulièrement vrai pour celles et ceux qui travaillent en première ligne et portent des équipements de protection individuelle (EPI).

Les hôpitaux et centres de quarantaine doivent fournir des produits d’hygiène menstruelle

Les personnes hospitalisées ou placées en centres de quarantaine n’ont pas la possibilité de se procurer elles-mêmes leurs produits d’hygiène menstruelle. Les gestionnaires de ces structures doivent donc assurer la disponibilité suffisante de ces produits, et le personnel de santé doit être formé à répondre à ces besoins avec tact.

RECOMMANDATIONS

  • Fournir aux filles et aux femmes les informations, les fournitures et les installations nécessaires pour gérer leurs menstruations pour leur santé, leur bien-être, leur mobilité et dignité. Il s’agit d’un élément clé dans la mise en œuvre de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents 2016-2030.
  • Fournir des informations adaptées et fiables ; une éducation adaptée ; le droit de vivre en toute dignité et dans le respect de l’intégrité et sécurité ; le droit de vivre libre de toute forme de violence ; avoir accès à l’eau et l’assainissement (en qualité, quantité, accès, respect de l’intimité, et dans toutes les sphères concernées de la maison à l’école).
  • Rappeler que la SHM fait partie intégrante des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR) et des programmes d’Education Complète à la Sexualité (ECS) et pourrait jouer un rôle important de point d’entrée pour ces programmes surtout auprès des filles.

PLAYDOYER POUR :

Encourager la multisectorialité, la collaboration inter ministérielle et l’intégration de toutes les parties prenantes pour élaborer des modules spécifiques sur la santé et l’hygiène menstruelles et les incorporer dans les programmes scolaires existants avec un enseignement informatif, adapté et accessible aux jeunes.

  • Allouer des ressources financières pour :
    • Informer plus largement sur la santé et l’hygiène menstruelles en et hors milieu scolaire
    • Former par la mise en place de modules spécifiques le personnel enseignant et le personnel soignant dans les structures scolaires
    • Garantir la disponibilité de structures sanitaires adéquates dans les établissements scolaires
    • Assurer la disponibilité de produits de santé menstruels accessibles, confortables, pratiques, abordables et sûr à utiliser.
  • Planifier des campagnes de communication sur la menstruation pour lever les tabous, vulgariser, sensibiliser et informer l’ensemble des communautés incluant les médias, les réseaux des jeunes, les parents (hommes et femmes), le corps enseignant, les leaders traditionnels, les organisations de la société civile

Sources : UNFPAEQUIPOPUN NEWSUNICEFUNICEF Etude RDC

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